"Son
univers dégageait une impression de chaude perfection dans laquelle
l'érotisme, mais aussi la passion et la mort avaient leur part.
Fiedler recherchait la vie et l'authenticité et son style, son
fameux expressionnisme baroque, était inextricablement lié
à cette aspiration. C'est l'image d'un homme d'un seul tenant
qui sera pérennisée à travers son oeuvre, d'un
artiste d'une intégrité, d'une pureté et d'une
indépendance rares." "A
côté d'Herbert Fiedler, il n'y a aujourd'hui aucun peintre
dont le sens du vrai serait assez fort pour donner naissance à
un réalisme d'une telle puissance. La plupart de ceux qui peignent
aujourd'hui d'après nature ne font qu'abonder involontairement
dans le sens de la légitimité de l'abstraction. Ce qui
dans leur oeuvre devrait évoquer la vie respire en réalité
son absence. Chez Fiedler au contraire le réel trouve un écho
dans une vitalité prodigieusement intacte qui confère
au tableau une vibration à laquelle on ne peut qu'être
sensible et adhérer sans réserve". "Que
l'on considère son intéressant triptyque "Eva"
et sa symbolique de l'éternel féminin, sa nature morte,
très vivante, à l'effrayante tête d'Aztèque
ou sa terrible descente de croix (lointaine réminiscence de Grünewald),
sa jeune danseuse ou la femme qui essaie son chapeau devant le miroir,
la puissance et la lutte qui se joue délibérément
avec la problématique se font partout sentir. C'est un peu comme
si on entendait une musique de Hindemith: un corps à corps avec
l'esprit et la matière, et en même temps une beauté
profondément intériorisée, dénuée
de toute superficialité." "Une
exposition collective impressionnante dans laquelle figurent des oeuvres
du peintre Fiedler nous révèle une personnalité
à qui les subtilités du coloriste importent moins que
l'exploration en profondeur du pictural et des archétypes humains,
comme par exemple dans la 'Femme aux champs' qui fait fortement penser
à des scènes pastorales du grand Millet. C'est de façon
tout aussi expressive que l'artiste nous oppose une forme et une technique
artistique nouvelle. En 'peignant' sur des plaques de ciment avec des
pigments naturels provenant de la pulvérisation de pierres, il
crée ainsi une oeuvre d'art qui résiste aux intempéries
(...) La 'mise au tombeau' que l'on peut voir dans cette exposition,
tirée d'un tableau du Golgotha, est une illustration excellente
et tout à fait convaincante de cette invention technique". |